Retour d’expérience : un immeuble de bureaux du groupe Orange bat des records d’économie
Dans le cadre du concours Cube 2020, l’un des bâtiments de bureaux du groupe Orange est arrivé en tête. Situé à Paris, son immeuble a atteint plus de 57 % d’économies d’énergie en un an. Un record.
En octobre 2019, le groupe Orange, l’opérateur historique de téléphonie en France, s’est hissé à la tête du classement général de la quatrième saison du concours « Cube 2020 », organisé par l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb). Lancé en 2014, sous le patronage du ministère de la Transition écologique, le concours Cube 2020 récompense les bâtiments tertiaires (bureaux, bâtiments semi-industriels, publics, d’enseignement, commerces, etc.) ayant réalisé le maximum d’économies d’énergie pendant un an, sans travaux lourds. Les économies d’énergie atteintes sont calculées par l’Ifpeb, par rapport à une consommation de référence déterminée à partir de celles des trois années antérieures. La baisse des émissions carbone est aussi prise en compte.
Le bâtiment d’Orange dépasse en un an l’objectif 2030 du décret
Cet immeuble de bureaux, occupé par 1 044 salariés et situé dans le XVe arrondissement à Paris a été le grand gagnant du concours. Ce bâtiment, de 17 000 m², a réduit de 57,4 % ses consommations d’énergie et de 69,7 % ses émissions carbone. Loués par Orange, ces bureaux ont rempli en un an, et même dépassé l’objectif fixé par le décret tertiaire de réduire la consommation d’énergie finale de 40 % d’ici 2030. Deux autres immeubles lauréats du concours ont aussi atteint ce but en 2019 : un centre d’aide sociale du département des Yvelines, de 1 173 m², situé à Conflans-Saint-Honorine (46,6 % d’économies d’énergie) et l’antenne corse de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (39,4 %).
Sur cette opération, Orange a battu tous les records sachant que les bâtiments tertiaires qui concourent obtiennent, en moyenne, 10 % d’économies d’énergie et que les vingt premiers lauréats dépassent les 25 %. Cédric Borel, directeur de l’Ifpeb, a salué la performance « hors norme » du « rouleau compresseur Orange ». Le groupe avait inscrit 25 bâtiments et 16 boutiques à Cube 2020, dont l’immeuble « place d’Alleray ». « La moyenne se situe à 14,5 % d’économies d’énergies réalisées pour les 40 autres bâtiments qui ont concouru, et ceci a permis à Orange de remporter, deux années de suite, le prix de la meilleure performance en vision parc. La performance d' »Alleray » est un cas exceptionnel », souligne Fabien David, référent énergie et développement durable à la direction de l’immobilier groupe Orange.
Les avantages du rétro-commissionnement
Fabien David explique cette performance : « Ce site est une annexe du siège social et on se devait d’être exemplaires auprès de nos collègues basés à Lille, à Marseille ou à Toulouse, et être leader sur le sujet. Pour parvenir à ce niveau de performance, j’ai challengé toutes les équipes opérationnelles et nos occupants en les associant. On est capable de le faire lorsque l’on se met tous autour de la table ». Arrivé au sein de la Direction technique immobilière du groupe en 2015, Fabien David a construit la nouvelle politique énergétique et environnementale immobilière « qui a pris quelques années à se mettre en place. On a incité nos prestataires, en faisant de la sensibilisation et de la communication, afin d’améliorer le pilotage énergétique du bâtiment », ajoute M. David. Durant les années 2014 et 2015, Orange a changé d’organisation afin d’optimiser le pilotage de l’exploitation de ses immeubles : « On a externalisé nos services d’exploitation-maintenance vers des contrats multi-techniques ou des contrats de « facilities management ». Depuis 2015, nous avons délégué cette gestion du pilotage énergétique, que l’on menait auparavant en interne, à des prestataires tiers exploitants », détaille-t-il.
Concrètement, Orange applique le principe du rétro-commissionnement avec ses partenaires, c’est-à-dire qu’il mène une optimisation fine des plages de fonctionnement de ses installations. Des actions techniques légères ont été mises en œuvre, après la réalisation d’audits. « Entre 70 et 80 % de nos actions réalisées dans le cadre du concours sont sans investissement, autrement dit, tous les gains énergétiques sont juste dus à des réglages, à des optimisations d’équipements existants ou à la remise en service d’équipements », précise Fabien David. Sur la partie technique, Orange a « reprogrammé » et « remis dans les clous » les programmes horaires de ses centrales de traitement d’air et de sa chaufferie rattachée au réseau de chaleur parisien. « Tout ça a été mieux réglé ». La température dans les locaux a été abaissée à 21°C en hiver, tandis que la gestion technique du bâtiment (GTB) « a été reprise en main ». Les capteurs de présence ont aussi été réglés sur la partie éclairage pour qu’ils s’éteignent correctement. Sur le parking de l’immeuble, a été aussi opéré un « re-lamping » qui consiste à remplacer un système d’éclairage à ampoules classiques par un système LED.
Des occupants mobilisés par des éco-gestes
Sur les 57,4 % d’économies d’énergie atteint sur le bâtiment place d’Alleray, Fabien David estime que 35 % à 45 % des gains énergétiques ont été réalisés par les actions techniques. Le reste, soit 10 % des économies d’énergies, a été atteint grâce à l’acceptation de la charte de confort thermique ainsi qu’aux éco-gestes de leurs occupants.
À l’occasion du concours, des actions de communication ont été mises en œuvre par Orange envers ses salariés. Une application numérique, co-construite avec la start-up Energic, a été utilisée pour former les salariés à la transition énergétique. Un concours interne a été lancé, avec des challenges chaque mois sur des thèmes spécifiques (ventilation, isolation, chauffage… à la maison et au bureau). « Nous avons eu, grâce à ce retour d’expériences, de nombreux talents qui se sont révélés en tant qu’ambassadeur. On peut avoir le meilleur des bâtiments labellisés dernière génération mais s’il y a un « mauvais usage » à l’intérieur, on ne parviendra pas à atteindre nos objectifs. Le comportement des occupants est essentiel dans la performance et la sobriété énergétique » souligne, Fabien David.
Cette année, Orange revient dans le concours en inscrivant 50 établissements dont ceux situés à La Réunion, à Mayotte, aux Caraïbes ou au Sénégal. La totalité du parc immobilier d’Orange représente un peu plus de 5,5 millions de m2 en France, tout bâtiment confondu. « Nous sommes confiants dans notre engagement d’atteindre le premier jalon fixé par le décret tertiaire en 2030 » estime M. David.
Par Rachida Boughriet.
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